Association Martiniquaise des Amis des Volcans Verts de la Caraïbe

Une longue période de repos volcanique propice à la diversification génétique


L’activité volcanique de l’Archipel Miocène de Martinique s’arrête vers 7 Millions d’années avec l’édification du complexe volcanique de Trois Ilets pour reprendre au Pliocène vers 3 Millions d’années avec le volcanisme de Gallochat.




Entre temps, le volcanisme s’est déplacé vers le nord avec l’édification du Morne Jacob. Ce repos volcanique de quatre millions d’années a été propice à la conservation et à la diversification de la biodiversité au niveau de l’archipel Miocène de Martinique.

Les différents aspects de cette diversification sont abordés dans la page Martinique.

Dans les autres îles de l’Arche de Noé (Sainte-Lucie et Grenade), on assiste alors à un maintien en superposition de l’activité volcanique. Lorsque l’on connait les dégâts que peuvent générer les éruptions volcaniques sur la biodiversité, on peut parfaitement comprendre que les conditions de maintien et de diversification de la biodiversité initiale n’ont pas été réunies au niveau de ces autres îles de l’Arche de Noé.

Durant cette phase de repos volcanique, la Presqu’île du Sud-ouest, la plus grande, la plus haute et la plus récente des îles de cet archipel a été le véritable réservoir génétique de la biodiversité des Petites Antilles.

La dispersion entre les îles de l’archipel (archipel de Martinique, puis l’archipel des Petites Antilles) a pu être favorisée par ces nombreuses déstabilisations de flanc qui ont émaillé  la croissance des volcans des Petites Antilles. La très forte déclivité - existant entre les sommets volcaniques et le fond du Bassin de Grenade  qui longe la côte caraïbe avec ses 2 000 m de profondeur - est source d'instabilité. Au cours de ces méga-glissements, c’est tout un flanc du volcan avec ses zones de végétation qui  glisse vers la mer.

D’immenses radeaux d’arbres flottés dérivent au hasard des courants marins qui se chargent de les distribuer vers les nouvelles îles en formation. Oiseaux et autres rongeurs se chargent à leur tour d'amener ces semences  stockées au niveau de ces immenses radeaux d’arbres échoués vers leur biotope  de prédilection.

A l'instar des autres volcans de l'archipel des Petites Antilles, les massifs volcaniques de la Presqu'île du Sud-ouest portent des cicatrices de tels glissements. On peut les observer nettement au niveau du Morne Bigot avec son glissement stoppé et du Morne Jacqueline où le cœur du volcan a été dénudé.  On peut les deviner à la faveur des remparts en amphithéâtre qui ceinturent  Grande Anse et les Anses d'Arlet, leur donnant ainsi un magnifique écrin de verdure. On peut les supposer le long de la ligne de crête de la Charmeuse qui sépare un secteur-ouest au niveau duquel des dépôts de brèches de débourrage des Roches-Genty atteignent plus de 70 m d'épaisseur et un secteur-est où ils n’atteignent que quelques mètres d'épaisseur lorsque le soubassement Miocène n'est pas mis à nu.


AMAWECA /A.Allard-St-Albin/08/2018


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